Dans un humidor il ne faut pas confondre le bois extérieur de la boîte (acajou, noyer, bois de rose, etc.) et le bois utilisé pour l’intérieur – le doublage – qui historiquement est du cèdre d’Espagne pour ses qualités odorantes (très peu !) et surtout c’est un bois très amer donc les petits insectes attirés par l’humidité n’aimeront pas et laisseront les cigares en paix.
En ce qui concerne le cèdre, utilisez du cèdre espagnol ou rien. Pour information, Cedrela Odorata, Cedrela Mexicana et Cedrela Fissilis sont équivalents, et acceptables. Vous pouvez en trouver chez la plupart des revendeurs de bois à la coupe (y compris sur Internet, voyez, par exemple Woodcraft http://www.woodcraft.com), ou réutiliser des planchettes provenant de boîtes de cigares vides (disponibles souvent gratuitement chez votre revendeur de cigares). Le cèdre doit être âgé et ne plus « saigner ». Ce qui ne s’obtient qu’à grands coups d’étuves et de vieillissement naturel pendant 3 ou 5 ans. vérifiez que les surfaces sont impeccables, sans aucun changement de couleur (vers le rouge), signe d’un cèdre mal vieilli qui va saigner et communiquer son goût – ici trop fortement – à vos cigares.
Le cèdre ne se travaille pas bien en jointures, queues d’aronde et autres. Mieux vaut AMHA réaliser une coque externe en bois dur (ou même en medite ou similaire), qui sera doublée par des plaques de cèdre ajustées.
Côté colle, la plupart des colles à bois organiques ou chimiques sont inodores après quelques jours. Évitez les néoprènes et autres trucs modernes qui puent. Sinon, les epoxy peuvent également être utilisées.
En revanche, – le cèdre d’Espagne est quasiment impossible à trouver – on peut le remplacer par du bois d’okoumé (bois africain) – contre-plaqué ou massif si on en trouve, d’ailleurs les humidors Davidoff (fabriqués en Suisse) sont doublé d’okoumé. Et même les boîtes et cabinets venant de Cuba sont de plus en plus en okoumé. J’ai doublé une grande boîte en bois trouvée chez un brocanteur et avec un système d’humidification acheté aux US (Burning Solutions) c’est un parfait humidor.
Attention ne pas se faire refiler du cèdre du Canada qui a un grand défaut : il a une odeur tenace (comme dans un sauna, ce cèdre y est utilisé) donc pas bon pour les cigares.
En ce qui concerne le traitement, l’okoumé n’a pas besoin d’être trempé, séché ou quoi que ce soit d’autre. Il n’a pas d’odeur. On trouve de l’okoumé dit marin (ou marine). Pour coller j’ai utilisé de la bête colle de menuiserie sans solvants, mais on n’en a besoin que si tu rajoutes un plateau donc tu colles des supports, sinon on peut très bien doubler un boîte sans colle en ajustant les parois sur les cotés de la boîte. L’odeur qu’il faut neutraliser est celle de la boîte d’origine, donc bien la nettoyer avant doublage. Et comme je l’ai dit, il suffit de garder les cigares en cabinets ou boîtes d’origine et le risque d’odeur est nul.
Donc c’est le bois extérieur et son traitement qui influence le prix de l’humidor, c’est pourquoi je préconise d’acheter une boîte ou une petite armoire à la brocante et de la doubler en okoumé. J’ai vu – et senti – de jolis trucs chez Habitat. De très bonnes dimensions, à peu près étanches, en bois tropical avec une jolie gueule pour environ 30 euros (pour environ 30 x 40 x 20) et un chouïa plus pour la grande taille.
Bonsoir,
Votre article est très intéressant car je cherche à convertir un meuble en cave à cigares. Effectivement, j’avais du mal à trouver du cèdre espagnol à part des petites planes d’un mètre par 10cm. Je ne connaissais pas le bois d’okoumé mais je n’ai rien trouvé en massif et que du contre plaqué. Connaissez-vous des fournisseurs en France par hasard ?
Merci d’avance et je vous souhaite une bonne soirée,
Charles-Philippe