Il existe plusieurs types de capes naturelles, c’est-à-dire, de capes élaborées avec des feuilles de tabac. Par opposition, les capes enveloppant les cigares bon marché sont en papier. Parmi ces capes naturelles, il y en a une qui est particulièrement sollicitée, tant et si bien qu’elle est sans doute devenue la plus populaire. Il s’agit de la cape maduro.
La cape maduro : une couleur précise, un arôme variable, une méthode de fermentation stricte
Le terme « Maduro » évoque en premier lieu une couleur. Les fumeurs de longue date savent que les cigares sont classés selon leur module, mais également selon la couleur de leur cape. La teinte la plus claire est appelée « Claro-Claro » tandis que la plus foncée, proche du noir, est désignée par « Oscuro ». Le maduro est classé juste avant l’oscuro : il s’agit donc d’un brun très foncé. On doit cette couleur sombre à une exposition prolongée des feuilles au soleil, car ce sont celles que l’on cueille en avant-dernier (5ème récolte dans le cas d’une culture tabaco del sol en plein air et 8ème récolte pour une culture tabaco tapado sous serre). Les feuilles maduro appartiennent à la catégorie appelée « centro gordo » dans les plantations. Elles sont grandes avec une épaisseur assez fine.
Bien qu’il y ait des exceptions, souvent, une cape maduro déploie un arôme corsé. La nature du bouquet aromatique dépend de la marque du cigare, mais également de la façon dont les feuilles ont été traitées après leur récolte. Il y a toutefois une constante : toutes les capes maduro libèrent une note épicée bien prononcée. Il s’agit là d’une spécificité que l’on ne retrouve que très rarement chez les autres feuilles de cape. Ainsi, les adeptes des cigares aux arômes poivrés seront pleinement comblés avec un cigare à la cape maduro. Il faut également comprendre qu’une cape maduro apporte un coup de fouet à la force d’un cigare. Autrement dit, elle amplifie sa puissance. En conséquence, la dégustation doit se faire lentement : il ne faut pas hésiter à prendre son temps pour savourer un cigare à la cape maduro.
Après leur séchage dans la Casa de Tabaco, les feuilles de tabac sont mises à fermenter pendant 4 ans, exposées à une température caracolant à 51°. Ce traitement contribue également à la formation de la couleur maduro. Pour comparaison, la fermentation des autres feuilles de tabac se déroule à 43° environ.
Des exemples de cape maduro
Les feuilles de cape de type Connecticut sont des dicotylédones. Les plus sollicitées sont celles provenant des plantations du Connecticut aux USA, en Équateur et au Nicaragua. Elles sont également cultivées au Honduras, au Brésil et au Costa Rica, mais les productions de ces pays sont moins demandées. Outre son goût épicé, la cape Connecticut est marquée par une saveur sucrée. Son veinage est particulièrement développé en plus d’être marqué et elle est velouteuse au toucher. Ces feuilles sont roulées sur une table métallique.
Le Brésil cultive l’Arapicara dans ses plantations localisées au centre-est du pays. Cette feuille de cape maduro possède une texture douce avec un veinage quasiment inexistant. Du terroir camerounais, en Afrique central, sortent des plantes de tabac dont les feuilles sont destinées à l’élaboration d’une cape maduro. Cette variété, tout simplement baptisée Cameroon, exhale l’arôme typique sucré-épicé d’une feuille maduro. Les plantations du pays sont en sun grown (exposées à la lumière et la chaleur du soleil).
Pour finir, on citera le Honduras qui est également fournisseur de feuilles de cape maduro. La variété est appelée Shade Grown Corojo, shade grown signifiant que les plantes de tabac sont cultivées en sous-serre. Les plantations sont concentrées dans le sud-est du pays.